Qui n’a pas d’attentes sur une expérience qu’il n’a pas encore vécu, des pré-représentations sur une chose qu’il n’a pas encore vu, des pré-jugés alors qu’il ne connaît pas encore l’individu, le lieu ou la situation.
Nous sommes nombreux et nombreuses à être bloqués par notre mental qui croit tout savoir et tout connaître sur tout.
Mais qu’en est-il de nos émotions lorsqu’elles se libèrent, de nos sentiments lorsqu’ils ne passent pas par la réflexion ?
Comme le disait Carl Gustave Jung « sans émotion, il est impossible de transformer les ténèbres en lumière et l’apathie en mouvement ».
L’émotion crée le mouvement de la vie en nous et tout autour de nous. N’est-ce pas pour cela que nous avons cinq sens, pour ressentir la vie que nous vivons ?
Nos émotions sont nos gardes du corps, qu’elles soient agréables ou désagréables, elles sont nos alliées, indispensables à notre survie. Sans elles, il n’y a pas d’évolution possible.
Mais comment les émotions fonctionnent elles ?
Si vous regardez une émission animalière ou que vous vivez en direct de la savane, comment un animal qui est la proie d’un autre se comporte t’il à la vue de son prédateur ? Et bien, il commence par ressentir le danger par une alerte qui déclenche chez lui la surprise, puis dans un élan de peur il prend la fuite afin d’échapper à la mort qui l’attend. Mais en chemin il peut aussi réagir par la colère afin de résister à son adversaire. S’il lui échappe, alors il se passera une émotion de décharge qui passera par des tremblements ou la libération des sphincters.
Mais j’aurais tout aussi bien pu prendre un exemple de joie tel que l’on peut le voir chez certains primates. Malheureusement, l’exemple qui nous parle le plus reste celui de la peur, pourquoi, parce que bien plus lourd et fréquent, il est incrusté dans l’esprit humain.
Je vais maintenant décomposer ce qui se passe chez nous les humains et vous le verrez c’est un peu pareil.
Les émotions primaires se rangent en trois étapes :
- le temps de charge : c’est le temps au cerveau limbique et à l’amygdale de charger la perception et l’interprétation de la situation,
- le temps de tension : les hormones transmises par le cerveau vers le corps le mettent en tension en mobilisant son énergie pour agir et mettre en place une réponse adaptée (immobilisation, attaque, fuite),
- le temps de décharge : c’est le moment de l’expression de l’émotion. Une phase qui permet au corps de revenir à son équilibre de base.
La différence qu’il y a entre nous humains et les animaux sont que seuls les mammifères les plus élevés ont des sentiments. Les sentiments sont un mix de plusieurs émotions qui restent plus longtemps dans la mémoire à long terme. Plus l’humain est évolué, plus les sentiments sont nombreux et variés.
Prenons un exemple : la culpabilité que nombreux et nombreuses sont à ressentir dans leur vie. Et bien elle est attribuée à un mix entre la peur + la colère + le dégoût + la tristesse. Vous comprenez maintenant pourquoi il est complexe de sortir de l’état de culpabilité.
Mais ce que l’on remarque c’est que la prise de décision et l’émotion sont étroitement liées. Si vous réagissez à chaud, il est considéré que c’est une réaction sans intelligence émotionnelle. Car c’est seulement au bout de 4 à 5 min que l’information passe dans la zone préfrontale, siège de la raison.
La colère qui est une émotion désagréable que tout un chacun a déjà vécu et bien il est recommandé de la laisser décanter avant de répondre. Mais il est nécessaire de l’exprimer avant 21 jours afin que la colère ne s’intègre pas dans la mémoire à long terme car il sera alors difficile de la libérer. Les couches de cette émotion s’accumulent dans l’inconscient jusqu’à ce que la goutte d’eau fasse déborder le vase. De ce fait, il est nécessaire d’exprimer régulièrement ses émotions au bon moment avant que les 21 jours ne passent.
Mais n’allez pas croire que nos émotions soient un handicap, car elles sont la source même du pouvoir qui est en chacun de nous pour améliorer notre évolution. Elles sont essentielles à notre cheminement.
En apprenant à les observer et à les accepter, elles nous aideront à nous découvrir, à nous comprendre afin de nous mettre en mouvement et prendre du recul sur nos actions, nos comportements.
Comme disait le poète et sage Rûmi, « élève tes mots, pas ta voix. C’est la pluie qui fait grandir les fleurs, pas le tonnerre ».
La richesse du vocabulaire émotionnel nous permet de développer des relations humaines respectueuses et harmonieuses tout en prenant conscience des multiples subtilités d’expression émotionnelle que nous avons à notre portée pour nous entraîner à les exprimer de la manière la plus fine et subtile possible.
Reconnaître son propre vocabulaire émotionnel sert à mieux se comprendre, à mieux communiquer et à mieux se faire comprendre. Il devient par ce biais l’outil indispensable à une vie harmonieuse.